jeudi 17 mai 2012

Compte rendu critique : Felicidad de Jean Molla



Felicidad, la ville du bonheur ?

« Depuis l’instauration de la présidence à vie, l’utopie est devenue réalité. Désormais, seuls prévalent l’intérêt et le bonheur des Citoyens ! »
Felicidad est une charmante petite ville, capitale de la Grande Europe où le bonheur est un droit et un devoir. Mais que devient celui-ci lorsque des parumains, conçus pour servir les humains se révoltent et s’enfuient dans les enclaves de Felicidad ? Ces sortes d’androïdes peuvent penser librement, ce qui signifie un grave danger pour la société !
Le président ayant peur que les Delta 5 ne prennent le pouvoir, engagera Alexis Dekcked, un flic d’exception, pour retrouver ces parumains avant que le pire ne se produise.
Qui se cache derrière le meurtre du ministre du Bonheur obligatoire ? C’est l’une des nombreuses questions que se posera Alexis surtout lorsque ce dernier retrouve, sur le lieu de crime, un comprimé de Neurodyne. Ce n’est surement pas un Delta 5 qui laisserait tomber cette saloperie. Ce sont donc des humains pur jus qui essaient de coller cet assassinat sur le dos des Delta 5. Mais qui ?
Alexis peut-il avoir confiance en cette parumaine dont il est tombé amoureux ?
Cet enquêteur exceptionnel se rendra vite compte que les Delta 5 qu’il pourchasse sont dotés de compétences beaucoup plus élaborées que les autres parumains qu’il connaît déjà. En effet, ils ont été conçus dans un but bien précis qu’Alexis tentera de découvrir !
Au fil de l’enquête, Alexis doutera même de ses propres origines … Lui aussi est-il un parumain ?
Son enquête le conduira d’ailleurs à des vérités qu’il n’aurait peut-être jamais dû mettre à jour …

Jean Molla pour ceux qu’ils ne le connaissent pas …

Jean Molla est né en 1956 au Maroc. Il a été professeur de guitare mais aussi de français ainsi que guide de musée. Il commencera par écrire de courtes histoires pour les enfants et des poèmes. Ensuite, il écrira de nombreux romans autant pour ados que pour adultes et aussi, des albums.
Concernant Felicidad, Jean Molla a voulu accentuer notre société nous mettant en garde nous, citoyens, pour ne pas tomber dans l’excès. En effet il dit : « Felicidad n’est en définitive que le miroir déformant de notre société. Il ne reste à espérer que ce que j’y décris restera de l’ordre de la fiction.

A savoir !

I.                   Le titre 
Petit clin d’œil à la langue hispanique ; Felicidad signifie « bonheur » en espagnol.
Felicidad est en effet un monde où le bonheur est un devoir. « Il n’est pas un état d’esprit. Il ne naît ni d’une quelconque disposition naturelle, ni du hasard, encore moins de la chance. Le bonheur est politique ! Il participe d’une dynamique qui unit chaque Citoyen à l’Etat. Le bonheur, enfin, et quoi qu’en pensent certains, se décrète ! »

II.                Le genre :
Comme nous le présente la quatrième de couverture, Felicidad est un roman d’anticipation entre le polar et la science-fiction. En effet, Jean Molla nous dresse le portrait d’une société dans un avenir éloigné en nous montrant les avancées scientifiques du futur.  Notamment par des termes qui n’existent pas (encore ?) ; génétest (test génétique permettant de différencier les humains des parumains), sécuricam (caméra de sécurité contrôlée par le ministère de la Sûreté intérieure, parumain (organisme humanoïde issu du génie génétique.), etc.

Ce roman est une mise en question de notre époque et du monde actuel. C’est également un récit d’anticipation dans le sens où nous sommes dans un futur qui a pour but une fonction prévisionnelle voire un pouvoir divinatoire.
En effet, ce roman nous fait prendre conscience qu’avec toutes les avancées scientifiques, nous finirons peut-être dans un monde où nous serons entourés de parumains ou autrement dit des esclaves de métal. C’est excessif, certes,  mais c’est pour mieux nous montrer ce qu’il se passerait si des découvertes technologiques et génétiques étaient réalisées sans restriction.

Enfin, un polar car tout au long du roman nous sommes embarqués dans l’enquête que mène Alexis sur l’assassinat du ministre du Bonheur obligatoire, le meurtre du généticien génial, Choelcher.

III.             Les thèmes abordés :
La grande question que se pose le roman est l’Etat peut-il se porter garant du bonheur des uns en sacrifiant les autres ? Il se pose aussi la question de la condition humaine et donc de l’esclavage (les parumains).


Merci Philip K. Dick !

Jean Molla rend hommage aux adaptations cinématographiques des textes de K. Dick. En effet, il y a une monstrueuse ressemblance entre Felicidad et le film de Ridley Scott ! Dans le film, il s’agit de Rick Deckard, un agent spécial qui tombe amoureux d’un androïde nommé Rachael. Dans cette histoire, l’entreprise Tyrell Corporation produit des androïdes travaillant pour les planètes voisines et Deckard doit trouver et éliminer ceux-ci qui essaient de revenir sur la Terre. Cela ne vous rappelle rien ?
Une dédicace de l’auteur avant de débuter le roman qui fait d’ailleurs sourire « En hommage à Philip K. Dick et à Ridley Scott, évidemment. »

Conclusion

Je ne suis pas très friande de roman de science-fiction, mais celui-ci m’a particulièrement plu. Ce que j’ai apprécié c’est qu’il y avait une enquête (J’adore les romans policiers !), c’est ce qui m’a permis de plonger dans le livre et de frémir face à un suspense constant. De plus, mêlée à l’enquête, l’histoire d’amour entre Alexis et la parumaine m’a beaucoup touchée. En outre, ce roman m’a fait réfléchir car lorsqu’on y pense, ce n’est pas tellement un futur lointain et celui-ci est d’ailleurs bien anticipé quand nous voyons ce que le monde crée de nos jours (Les robots japonais par exemple). Comme Jean Molla, nous n’avons plus qu’à espérer que tout cela reste de la fiction !



Bibliographie :

- MOLLA J. , Felicidad, Gallimard Jeunesse, 2005.
- JAMINON C. , Cours de littérature générale, 1ère année (Haute école Charlemagne, Les Rivageois).


Analyse d’un roman centrée sur la notion de genre : E-den de Mikaël Ollivier et Raymond Clarinard


 Analyse du titre 

« E-den » est le nom de la nouvelle drogue du moment. C’est une drogue classique qui crée un phénomène de dépendance mais la seule différence est que l’overdose prend la forme d’un coma. Les corps des victimes sont bien là, mais l’esprit, lui, est aux abonnés absents ou plutôt, égarés dans un autre monde : l’E-den. Un monde meilleur, une sorte de communauté, un endroit paradisiaque où l’on peut se retrouver.

Le fait d’avoir un « e -», comme dans e-mail, e-business, ferait référence à « e-drug », une drogue électronique. En effet, ce serait une sorte de petits bijoux de technologie qui ne dépassent pas la taille de quelques centièmes de micron ; des nanobots. Une fois injectés dans le sang, ces-derniers remontent de façon autonome jusqu’au cerveau, chacun ayant un rôle différent à tenir. Ensuite, la protéine de synthèse neutralise la formation réticulaire et envoie ainsi l’utilisateur dans un sommeil artificiel. Le sujet ne dort pas, il est réellement ailleurs puisque ses organes sensoriels sont sollicités par les nanobots. Quand le sujet est plongé dans l’E-den, c’est comme s’il était dans un jeu virtuel sauf qu’il n’a ni lunettes panoramiques ni casque audio, il est totalement lui-même.

Enfin, le titre peut faire référence au jardin d'Éden qui est le nom du jardin merveilleux où la Genèse (chapitres 2 et 3) place l'histoire d'Adam et Ève. Il est souvent assimilé au Paradis comme le monde où se retrouvent les jeunes qui prennent la drogue nommée « E-den ». De plus, l’origine du terme « Eden » qui signifie « délice » en hébreu, dérive du terme sumérien « e-din » qui signifie « plaine » en akkadien. Ce qui pourrait faire référence à l’endroit où se retrouvent les personnes qui prennent cette nouvelle drogue.

Analyse de la première de couverture


La première de couverture nous offre la vision du monde dans lequel sont plongés les consommateurs de la drogue E-den. Nous pouvons apercevoir Mel et Goran, enlacés, dans ce monde idyllique, rempli de couleurs vives. Ils ont l’air bien, reposés, tout simplement heureux. Goran a enfin retrouvé Mélanie, cette fille qu’il avait vue dans le coma et dont il est tombé totalement amoureux. Il la retrouvée en plongeant lui aussi dans la drogue. Avec toutes ces couleurs gaies et ces genres de plantes et fleurs exotiques, cette couverture nous absorbe littéralement.

Une première de couverture qui fait d’ailleurs penser à de nombreuses représentations d’Adam et Eve dans le jardin d’Eden.



    Analyse de la quatrième de couverture


La quatrième de couverture nous apporte un bref résumé de l’histoire de Goran sur un fond jaune vif relatif à la première de couverture. Ce résumé nous fournit déjà le genre de ce roman, « un futur proche », c-a-d que nous sommes face à un roman de science-fiction. 


       Analyse d’un extrait (p. 22 « Serge -07/04 »)

« … En attendant, me voilà seul dans mon bureau. Norah est rentrée chez elle après avoir épluché tous les dossiers qu’elle pouvait trouver. Une seule certitude : ce qui a plongé Mélanie dans le coma, ce n’est ni du PulpX ni des Thrills. En général, avec ces pourritures, le voyage est radical. Pas de coma, juste le noir définitif. Donc, c’est autre chose, comme je le pensais. Cette autre chose dont on commence à entendre parler depuis quelques semaines et qui risque fort de devenir l’une des priorités de la police maintenant que la fille d’un grand ponte est concernée. »

"E-den" est un livre de science-fiction qui se déroule dans le futur, un futur proche. Une nouvelle drogue a été mise au point et une des victimes est la fille d'un politicien. Le futur est tellement bien raconté qu’on a l’impression d’être dans le présent surtout avec toutes les nouvelles drogues qui ne cessent de naître chaque jour.

La science-fiction se décompose en quatre éléments que nous pouvons également retrouvés dans ce roman :

- Un univers référentiel ordinaire : Goran est un adolescent comme les autres, vit avec son père, va au lycée, etc.
- Un élément stupéfiant : la nouvelle drogue nommée « E-den » et ses dégâts.
- Pour approfondir et justifier la surprise initiale, l’auteur force la dose en accumulant les surprises et transgressions : lorsque Goran va reprendre plusieurs fois une dose d’E-den pour retrouver Mélanie.
- Le lecteur accepte un univers référentiel différent (L’E-den) et y trouve de nouveaux repères. Il reconnaît les lois d’un autre monde.

Ce roman est une mise en question de notre époque et du monde actuel. Un monde où beaucoup de jeunes sont plongés dans la drogue. C’est également un récit d’anticipation dans le sens où nous sommes dans un futur qui a pour but une fonction prévisionnelle voire un pouvoir divinatoire.
En effet, ce roman nous fait prendre conscience qu’avec tout ce qu’on invente comme drogue, il y aura certainement un jour, des drogues qui enverront des jeunes dans un coma profond!

Enfin, des termes bien précis nous fait prendre conscience que nous sommes dans de la science-fiction et donc un futur proche ; l’Orlyonok-3, par exemple, qui est nouveau moyen de transport.

   Conclusion

En conclusion, je ferai une petite comparaison entre le roman d’Ollivier Mikaël et l’article « Des romans pour la jeunesse ? » de Marie-Hélène Routisseau.
Comme nous dit Marie-Hélène Routisseau, la science-fiction explore des hypothèses irréelles mais malgré tout possible. En effet, la science-fiction joue autant avec un imaginaire sensible, source d’évasion (comme l’évasion dans le monde d’E-den) qu’avec un imaginaire conceptuel et spéculatif, qui élabore les hypothèses les plus invraisemblables (des hypothèses sur la drogue et ses éventuelles conceptions futures ainsi que les risques que courent les adolescents).
La science-fiction aborde des termes scientifiques précis et comme nous le dit Routisseau, l’auteur se doit d’expliciter ces termes que le jeune lecteur ne possède pas nécessairement. Les contenus scientifiques sont bien présents dans ce roman mais sont vulgarisés pour une bonne compréhension.
  
  Bibliographie

- Routisseau, Marie-Hélène, Des romans pour la jeunsesse ? Décryptage, MParis, Berlin, 2008, pp. 39-61
- OLLIVIER M. et CLARINARD R., E-den, Thierry Magnier, 2004.
- JAMINON C. , Cours de littérature générale, 1ère année (Haute école Charlemagne, Les Rivageois). 



lundi 7 mai 2012

Junk de Melvin Burgess ...

Junk ou comment voir la vie d'ados se dégrader de jour en jour par la drogue.
Alors oui, au début, quand Nico et Gemma décident de fuguer, c'est assez excitant. Mais ... 350 pages pour nous montrer leur descente aux enfers ne serait-ce pas de trop ?
Lorsque Rob et Nico vont voir Alan et Helen pour récupérer la dope (comme ils disent) et qu'ils retrouvent leurs deux amis bleus et immobiles dans le canapé, ils en rigolent et se barrent avec la drogue.
La drogue, la drogue, LA DROGUE, il n'y a que cela qui compte pour eux et on l'aura bien compris !
Il n'y en a qu'une qui s'en sortira vraiment ! Mais s'en sort-on vraiment suite à quelques années baignées dans la drogue ?

J'avais le roman avec cette couverture-ci :



Mais je trouve que cette couverture est beaucoup plus choquante : Ici on n'a pas juste un dessin d'aiguille mais une photographie, une vraie personne prête à sortir l'aiguille pour s'injecter de l’Héroïne (ou bien l'acte est déjà fait).  Une "punk" qui pourrait représenter Gemma, par exemple, lors de sa transformation en une ... droguée.


vendredi 4 mai 2012

L'étrange cas du Docteur Jekyll et Mr. Hyde

Qu'est ce que cache ce M. Hyde qui tue ces gens de sang froid ?
Qu'est-ce que cache ce Dr. Jekyll qui a énormément confiance en ce Hyde et qui le protège de tous ses crimes ?
Et pourquoi le nom du Dr. J. est souvent associé au mot "disparition"?

Bien de questions qui nous titillent durant ce roman et que Monsieur Uterson tentera de découvrir ...
L'auteur nous plonge dans un roman fort mystérieux et chaque page me donnait envie de découvrir la suite. Arrivée à la lettre du Docteur destinée à Lanyon ma curiosité fut à son apogée !

Quelle surprise fut la suite ! "La nature est multiple" comme dirait le Dr. Jekyll ...

vendredi 6 avril 2012

Le doigt tendu de Raucy. Tout ça pour ça ?

" 1941. Pierre, un jeune juif belge de 13 ans, caché par ses parents chez des amis paysans, est dénoncé par Jacques, son meilleur ami. Obligé de fuir, le voici à Paris, seul, perdu, affamé. Recueilli par un étrange violoniste tzigane, échappera-t-il à ceux qui le traquent? Il rencontre Rebecca, et c'est l'amour, le bonheur malgré la guerre et la peur. Puis le drame. Et toujours, depuis le jour où Jacques, son seul ami l'a trahi en le désignant du doigt, de son doigt tendu, à la Gestapo, son désir de vengeance, la vengeance d'une amitié trahie. Pierre, Jacques, François, Rebecca. Quatre destins mêlés dans une aventure bouleversante. 

L'amour sera-t-il plus fort que la haine? "





Tout d'abord j'ai été déçue d'avoir lu la quatrième de couverture car je trouvais qu'elle en disait beaucoup trop. Le livre était très agréable à lire, des chapitres courts, sans nous accabler de détails inutiles.
La fin m'a beaucoup surprise, je ne m'attendais pas à cela. Personne ne pouvait s'attendre à cela car tout au long du roman, Pierre a l'intention de se venger. Pierre ne pardonnera pas mais refusera de condamner Jacques, refusera en quelque sorte de devenir à son tour un délateur.

vendredi 23 mars 2012

A la brocante du coeur !


C'est l'histoire d'un homicide sur une petite fille de 7 ans et d'un garçon de 12 ans, son camarade de jeux, qui devient le principal suspect des enquêteurs.  



Un roman policier ... Chouette !
Mais pas si chouette que cela finalement ...
J'ai été dégoûtée par le comportement de Trent. Un homme, un enquêteur, dont la culpabilité le ronge suite au décès de sa femme, qui n'hésitera pas à faire avouer le crime à un enfant qui ne l'a pas commis. Trent le sait innocent mais va détruire la vie de Jason, déjà fragile psychologiquement, rien que pour avoir la reconnaissance d'un homme politique.

Ça fait froid dans le dos de voir jusqu'où l'homme peut aller pour arriver à ses fins et je ne parle pas uniquement de l'histoire de ce roman, mais de la vie en générale.

Les enfants terribles de Jean cocteau ...



C’est l’histoire d’une relation quasi-incestueuse entre un frère et une sœur qui se sentent protégés dans leur chambre, « leur île déserte », leur refuge. Cette chambre sera aussi une sorte de sanctuaire ou se célèbre l’amour mais aussi la mort.

Les enfants sont souvent cruels entre eux d’où le titre de ce roman.
Un jour, lors de la récré, Paul est touché par une boule de neige contenant une pierre lancée par Dargelos, le meneur, l’idole de Paul. Il se fait soigner par sa sœur et ni l'arrivée de Gérard, ami de Paul et amoureux d'Elisabeth, ni celle d'Agathe, amie d'Elisabeth et amoureuse de Paul, ne parviendront à les sortir de cette relation plus que fusionnelle.
Elisabeth appartient à Paul et celui-ci appartient à Elisabeth. Elle mentira même à Paul à propos des sentiments qu’Agathe a pour lui. Quand Mickael, le mari d’Elisabeth meurt, Paul se dira que même le destin fait tout pour que sa sœur n’appartienne qu’à une seule personne ; lui.

« Encore quelques secondes de courage et ils aboutiront où les chairs se dissolvent, où les âmes s'épousent, où l’inceste ne rôde plus » (fin du livre, mentionnant Paul et Elisabeth).
J’ai trouvé ce livre étrange. Je n’irai pas jusqu’à dire que je n’ai pas aimé mais ce roman m’a dérangée. La fin m’a beaucoup marquée et je finirai par un extrait de cette fin symbolique mais triste …

« Les moribond s’exténuait. Il se tendait du côté d’Elisabeth, du côté de la neige, du jeu, de la chambre de leur enfance. Un fil de la Vierge le reliait à la vie, attachait une pensée diffuse à son corps de pierre. Il distinguait mal sa sœur, une longue personne criant son nom. Car Elisabeth, comme une amoureuse retarde son plaisir pour attendre celui de l’autre, le doigt sur la détente, attendait un spasme morte de son frère, lui criait de la rejoindre, l’appelait par son nom, guettant la minute splendide où ils s’appartiendraient dans la mort. Paul, épuisé, laissa rouler sa tête. Elisabeth crut que c’était la fin, appuya le canon du revolver contre sa tempe et tira. »

Gensis Alpha de Rune Michaels

« Max est en détention provisoire depuis trois semaines. Presque un mois. Il peut se passer beaucoup de choses en un mois. Mon anniversaire, par exemple ; même si personne ne s’e est rappelé.
J’ai treize ans maintenant.
J’en avais douze quand la fille est morte. »



Au début, je m’attendais à un simple roman policier, un crime, une enquête, un tueur et une victime. Mais au fil des pages, ce roman a pris une toute autre tournure. Des questions philosophiques du libre arbitre, le bien et le mal, et l'éthique de la science de la reproduction sont au cœur de ce thriller très troublant.

Arrêtons-nous sur la couverture et le titre … On peut y distinguer une personne dans l’ombre dont on ne voit pas les traits sur un fond couleur rouge qui nous fait penser au sang et nous pouvons apercevoir des sortes de taches de sang. L’auteur nous plonge dès la couverture dans une ambiance morbide.
Le titre fait référence à un jeu vidéo, « le jeu le plus génial du monde ! » d’après Max et Josh. « On se promène dans un univers gigantesque, peuplé de milliers d’individus de toutes les origines possibles. On peut y livrer des batailles dans l’espace ou se battre à l’épée, se mesurer à des extra-terrestres mais aussi à des elfes, découvrir des planètes ou bien des mondes souterrains. »
Ce jeu sera un élément essentiel dans l’enquête car grâce à celui-ci, on saura que Max avait un autre compte et communiquait avec Rachel qui se faisait passée pour sa sœur, Karen (la fille assassinée).
La relation qu’entretiennent les deux frères, Max et Josh, est très touchante.

« J’ai sauvé la vie de mon frère le jour même où je suis né. Quelques minutes après que j’ai fait irruption dans ce monde, du sang a été prélevé dans mon cordon ombilical. Ils en ont extrait des cellules souches et les ont injectées à Max pour remplacer les cellules qui avaient été détruites par la chimiothérapie et les rayons. Ça a fonctionné. Il y a maintenant treize ans que mes cellules l’ont guéri. Et il va bien, il n’a plus de maladie mortelle, il est en bonne santé. Sans moi, il n’existerait pas. Sans lui, je n’existerais pas. Nous sommes plus que des frères. »

En effet, ils sont plus que des frères … Ils sont des clones. A cette annonce, Josh a peur. Peur d’être identique à son frère, un meurtrier.

lundi 27 février 2012

"Le livre qui dit tout" de Guus Kuijer



"- Qu'est-ce que tu veux faire plus tard?
- Être heureux, répondit Thomas. Plus tard, je veux être heureux.
- C'est une vachement bonne idée, répond madame Van Amersfoort. Et tu sais où commence le bonheur ? Il commence quand on cesse d'avoir peur."

Émue dès le premier chapitre par ce petit Thomas, j'ai beaucoup apprécié ce roman même si je me suis tout de même demandé où l'auteur nous emmenait avec cette étrange famille tournée vers la religion, ce père plus qu'autoritaire qui bat sa femme et ce petit gosse de 9 ans un peu dérangé mentalement par ses visions du Christ entre autre.

J'ai beaucoup aimé la fin et surtout le passage où Margot défend sa mère et son frère en mettant un couteau sous la gorge de son père et en lui disant ses 4 vérités. Quelle détermination !

dimanche 26 février 2012

Genesis !

"Anax est prête à affronter le jury.
Pendant cinq heures, face à trois examinateurs, elle va montrer qu'elle connaît parfaitement son sujet. Mais plus elle en dit, plus elle referme son propre piège... Vous êtes sur le point de plonger dans un roman fascinant. Un thriller futuriste d'une ingéniosité stupéfiante. Et le meilleur... est pour la fin !"


Roman assez étrange où l’on ne comprend pas directement ou l’auteur nous emmène à travers l’examen d’entrée à l’Académie que doit passer Anax.

Le livre nous tourne vers une réflexion tout à fait particulière « Qu’est-ce être humain ? », un roman tout de même marquant et qui nous fait réfléchir.

J’ai aimé la fin car celle-ci était assez surprenante même si j’avais déjà quelques soupçons à mi-parcours. Par contre, je n’ai pas aimé le fait que tout le roman se passe dans le même décor tout du long. 

jeudi 12 janvier 2012

L'Affaire Jennifer Jones !

Arrêtons nous tout d'abord sur la première de couverture ... Une couverture rouge sang sur laquelle sont incrustés des morceaux de journaux. L'auteur nous plonge directement dans une atmosphère lugubre avec des mots en gras qui nous interpellent "MEURTRE", "Une fillette assassinée", "Drame affreux", ...

C'est l'histoire d'Alice Tully, 17 ans, jolie, cheveux coupés très court. Etudiante, serveuse dans un bistrot.
Et Frankie, toujours là pour elle.
Une vie sans histoire.
Mais une vie trop lisse, sans passé, sans famille, sans ami. Comme si elle se cachait.
Comme si un secret indicible la traquait ...

On sait que Jennifer Jones a tué une fillette de dix ans, il y a quelques années et on sait très rapidement (un peu trop rapidement à mon goût) qu' Alice et Jennifer sont en fait la même personne.
Tout le long du roman nous donne l'envie de connaître le fin fond de l'histoire surtout lorsque nous n'avons pour seul indice "Une meurtrière d'enfant". Nous avons droit à de nombreux flash-back et plus j'avançais dans ma lecture, plus j'avais envie de savoir ce qu'il s'était réellement passé !
Ces différents retours en arrière nous dévoilent petit à petit le vrai visage de Jennifer, une petite fille de 11 ans assez dérangée mentalement.

Ce qui m'a frappé c'est l'admiration que Jennifer a pour sa mère. Elle la décrit comme une femme extraordinaire alors qu'elle posait pour des photos de charme pour gagner sa vie et qu'ainsi elle laissait sa fille seule pendant des heures !
" Les psychologues n'avaient jamais vraiment compris. A cette époque, sa mère n'avait pas réellement abusé d'elle. Elle l'avait simplement délaissée, rejetée. Abandonnée."

Et je terminerai par un autre extrait qui m'a également touchée : " A ces moments-là, elle avait envie de disparaître, et aucun témoignage de tendresse de Rosie, aucun message de Frankie ne pouvait rien y changer. Elle aurait dû mourir, ce jour-là. Peut-être était-elle déjà morte, d'une certaine façon."