Felicidad, la ville
du bonheur ?
« Depuis l’instauration de la présidence
à vie, l’utopie est devenue réalité. Désormais, seuls prévalent l’intérêt et le
bonheur des Citoyens ! »
Felicidad
est une charmante petite ville, capitale de la Grande Europe où le bonheur est
un droit et un devoir. Mais que devient celui-ci lorsque des parumains, conçus
pour servir les humains se révoltent et s’enfuient dans les enclaves de
Felicidad ? Ces sortes d’androïdes peuvent penser librement, ce qui
signifie un grave danger pour la société !
Le président
ayant peur que les Delta 5 ne prennent le pouvoir, engagera Alexis Dekcked, un
flic d’exception, pour retrouver ces parumains avant que le pire ne se
produise.
Qui se cache
derrière le meurtre du ministre du Bonheur obligatoire ? C’est l’une des
nombreuses questions que se posera Alexis surtout lorsque ce dernier retrouve,
sur le lieu de crime, un comprimé de Neurodyne. Ce n’est surement pas un Delta
5 qui laisserait tomber cette saloperie. Ce sont donc des humains pur jus qui
essaient de coller cet assassinat sur le dos des Delta 5. Mais qui ?
Alexis
peut-il avoir confiance en cette parumaine dont il est tombé amoureux ?
Cet
enquêteur exceptionnel se rendra vite compte que les Delta 5 qu’il pourchasse
sont dotés de compétences beaucoup plus élaborées que les autres parumains
qu’il connaît déjà. En effet, ils ont été conçus dans un but bien précis
qu’Alexis tentera de découvrir !
Au fil de
l’enquête, Alexis doutera même de ses propres origines … Lui aussi est-il un
parumain ?
Son enquête
le conduira d’ailleurs à des vérités qu’il n’aurait peut-être jamais dû mettre
à jour …
Jean Molla pour
ceux qu’ils ne le connaissent pas …
Jean Molla est né en 1956 au
Maroc. Il a été professeur de guitare mais aussi de français ainsi que guide de
musée. Il commencera par écrire de courtes histoires pour les enfants et des
poèmes. Ensuite, il écrira de nombreux romans autant pour ados que pour adultes
et aussi, des albums.
Concernant Felicidad, Jean Molla
a voulu accentuer notre société nous mettant en garde nous, citoyens, pour ne
pas tomber dans l’excès. En effet il dit : « Felicidad n’est en
définitive que le miroir déformant de notre société. Il ne reste à espérer que
ce que j’y décris restera de l’ordre de la fiction.
A savoir !
I.
Le titre
Petit clin
d’œil à la langue hispanique ; Felicidad
signifie « bonheur » en espagnol.
Felicidad
est en effet un monde où le bonheur est un devoir. « Il n’est pas un état
d’esprit. Il ne naît ni d’une quelconque disposition naturelle, ni du hasard,
encore moins de la chance. Le bonheur est politique ! Il participe d’une
dynamique qui unit chaque Citoyen à l’Etat. Le bonheur, enfin, et quoi qu’en
pensent certains, se décrète ! »
II.
Le genre :
Comme nous
le présente la quatrième de couverture, Felicidad est un roman d’anticipation
entre le polar et la science-fiction. En effet, Jean Molla nous dresse le portrait
d’une société dans un avenir éloigné en nous montrant les avancées
scientifiques du futur. Notamment par
des termes qui n’existent pas (encore ?) ; génétest (test génétique
permettant de différencier les humains des parumains), sécuricam (caméra de
sécurité contrôlée par le ministère de la Sûreté intérieure, parumain
(organisme humanoïde issu du génie génétique.), etc.
Ce roman est
une mise en question de notre époque et du monde actuel. C’est également un
récit d’anticipation dans le sens où nous sommes dans un futur qui a pour but
une fonction prévisionnelle voire un pouvoir divinatoire.
En effet, ce
roman nous fait prendre conscience qu’avec toutes les avancées scientifiques,
nous finirons peut-être dans un monde où nous serons entourés de parumains ou
autrement dit des esclaves de métal. C’est excessif, certes, mais c’est pour mieux nous montrer ce qu’il
se passerait si des découvertes technologiques et génétiques étaient réalisées
sans restriction.
Enfin, un
polar car tout au long du roman nous sommes embarqués dans l’enquête que mène
Alexis sur l’assassinat du ministre du Bonheur obligatoire, le meurtre du généticien
génial, Choelcher.
III.
Les thèmes abordés :
La grande
question que se pose le roman est l’Etat peut-il se porter garant du bonheur
des uns en sacrifiant les autres ? Il se pose aussi la question de la condition
humaine et donc de l’esclavage (les parumains).
Merci Philip K.
Dick !
Jean Molla
rend hommage aux adaptations cinématographiques des textes de K. Dick. En
effet, il y a une monstrueuse ressemblance entre Felicidad et le film de Ridley
Scott ! Dans le film, il s’agit de Rick Deckard, un agent spécial qui
tombe amoureux d’un androïde nommé Rachael. Dans cette histoire, l’entreprise
Tyrell Corporation produit des androïdes travaillant pour les planètes voisines
et Deckard doit trouver et éliminer ceux-ci qui essaient de revenir sur la
Terre. Cela ne vous rappelle rien ?
Une dédicace
de l’auteur avant de débuter le roman qui fait d’ailleurs sourire « En hommage à Philip K. Dick et à
Ridley Scott, évidemment. »
Conclusion
Je ne suis
pas très friande de roman de science-fiction, mais celui-ci m’a
particulièrement plu. Ce que j’ai apprécié c’est qu’il y avait une enquête (J’adore
les romans policiers !), c’est ce qui m’a permis de plonger dans le livre
et de frémir face à un suspense constant. De plus, mêlée à l’enquête,
l’histoire d’amour entre Alexis et la parumaine m’a beaucoup touchée. En outre,
ce roman m’a fait réfléchir car lorsqu’on y pense, ce n’est pas tellement un
futur lointain et celui-ci est d’ailleurs bien anticipé quand nous voyons ce
que le monde crée de nos jours (Les robots japonais par exemple). Comme Jean
Molla, nous n’avons plus qu’à espérer que tout cela reste de la fiction !
Bibliographie :
- MOLLA J. ,
Felicidad, Gallimard Jeunesse, 2005.
- JAMINON C.
, Cours de littérature générale, 1ère année (Haute école Charlemagne, Les
Rivageois).